Mark Opstad et la Maîtrise de Toulouse
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Des jeunes déjà dans la cour des grands
Mark Opstad a fondé la Maîtrise de Toulouse en 2006, au sein du Conservatoire de Toulouse. Il a suffi de quelques années sous sa direction pour que cet ensemble asseye sa réputation dans le monde entier. Le 26 mars, la Maîtrise de Toulouse se produira à la Halle aux grains avec l’Orchestre national du Capitole pour un concert mêlant pièces a cappella et œuvres avec orchestre symphonique. Un moment rare.
Pouvez-vous nous décrire la Maîtrise de Toulouse ?
Une carte de France des maîtrises parue en 2003 a montré qu’il n’y en avait aucune dans le grand quart sud-ouest. Il existait déjà des classes à horaires aménagés pour les instrumentistes et les danseurs au Conservatoire Xavier Darasse de Toulouse : la Maîtrise est venue s’y greffer, comblant ainsi ce vide. En plus des collégiens, nous comptons des chanteurs plus âgés, anciens maîtrisiens ou venus de l’extérieur, y compris des voix masculines, car la Maîtrise est un chœur mixte. Nous revenons d’une tournée en Espagne. Ces voyages contribuent à faire de la Maîtrise une grande famille, avec un esprit de groupe puissant malgré la différence d’âge importante entre les maîtrisiens, qui ont de 10 à 25 ans. Nous recherchons constamment l’excellence musicale, et de nombreux maîtrisiens feront carrière dans le chant. Mais la Maîtrise est aussi une véritable expérience de vie et un apprentissage des valeurs humaines.
Vous avez obtenu le Prix Bettencourt pour le chant choral en 2017, et vos enregistrements sont salués partout dans le monde. Comment avez-vous réussi à mener la Maîtrise au plus haut niveau ?
Entendons-nous sur le terme de maîtrise : nous parlons d’un chœur avec une réelle formation liée au milieu scolaire. Le travail musical est quotidien, et les maîtrisiens, en plus du chant et du chœur, bénéficient d’un enseignement poussé en formation musicale et en solfège. Nous donnons énormément de concerts, avec des pièces parfois très complexes. Devoir assimiler tant de musique très rapidement aide à atteindre et maintenir un haut niveau. J’apporte aussi à la Maîtrise ma manière de travailler, influencée par la tradition britannique dont je suis issu. La culture chorale s’est perdue un temps en France après la Révolution, suite à la fermeture des maîtrises ecclésiastiques, alors qu’elle est restée prégnante dans les pays anglo-saxons. Je rappelle d’ailleurs que nous ne sommes plus dans un cadre religieux, mais dans un Conservatoire, donc un établissement laïc. Cette formation est ouverte absolument à tous, et nous comptons une grande mixité d’élèves. Grâce à notre classe à horaires aménagés accessible dès le primaire hors du centre-ville, nous faisons venir à nous des enfants de milieux très différents.
Quel est le lien entre la Maîtrise et l’Orchestre national du Capitole ?
Notre histoire commune est assez récente, puisque notre premier concert ensemble date de 2019, avec Le Front de l’aube d’Édith Canat de Chizy. Une deuxième collaboration prévue en 2020 a malheureusement dû être annulée en raison de la pandémie. Nous voyons donc arriver ce concert de mars avec impatience et excitation. Se produire avec un orchestre symphonique est une expérience très particulière pour de jeunes chanteurs, et d’autant plus appréciable qu’il existe peu d’œuvres évidentes pour cet effectif. Avec La Piste des chants, que nous chanterons en mars, Thierry Escaich contribue donc au renouvellement de notre répertoire.
Propos recueillis par Mathilde Serraille
La voix des anges
Dimanche 26 mars à 10h45
Les voix de la Maîtrise de Toulouse se confondent avec celle des anges. Avec l’Orchestre, ils nous font entendre des œuvres de Kodály, Ligeti, Ravel, Debussy, Poulenc et Escaich.
20€ / 5€ pour les -27 ans