L’Orchestre estival

L’Orchestre national du Capitole se produira à la Halle aux grains pour la dernière fois de la saison 22-23 le 10 juin prochain. Mais il sera encore trop tôt pour la pause estivale : après ce dernier concert à domicile, musiciens et équipe administrative embarqueront instruments, costumes, pupitres et partitions pour de nombreux concerts en Occitanie, en France et à l’étranger. Voici un aperçu de leur calendrier. De quoi vous donner envie de les suivre !

Lieux exceptionnels, programmes riches, grands artistes en compagnons de route : cette tournée estivale promet beaucoup de moments inoubliables à l’Orchestre national du Capitole ! Le pianiste David Fray a fondé le festival L’Offrande Musicale dans la ville de Tarbes, dont il est natif. Il y accueillera l’Orchestre du Capitole et partagera l’affiche avec lui en tant que soliste, le 28 juin. Ce concert placé sous la baguette de Christoph Eschenbach proposera deux œuvres majeures de Mozart : le Concerto pour piano n°20 et le célèbre Requiem.

Philippe Katerine possède le goût de l’aventure et le démontre à chaque album, à chaque exploration artistique. Le 1er et 2 juillet, c’est aux côtés de l’Orchestre du Capitole qu’il va bousculer les codes de la pop. Des versions de ses chansons, réarrangées par Lucas Henri, mettront à l’honneur l’univers symphonique. Ce programme sera présenté dans le cadre du Festival de Toulouse.

L’Orchestre s’installera ensuite à l’église Saint-Matthieu de Colmar et au mythique Concertgebouw d’Amsterdam, sous la direction de son nouveau directeur musical. Tarmo Peltokoski a concocté deux programmes qui donnent un bel avant-goût de son projet artistique pour les années à venir, avec Bruckner, Mahler et Tchaïkovski.

Retour en Occitanie avec un concert dirigé par le chef tchèque Petr Popelka dans le cadre du festival Radio France à Montpellier le 18 juillet. Le cap sera mis à l’est, avec Lontano de Ligeti, le Concerto pour violon n° 1 de Bartók joué par la Russe Alena Baeva, et la Symphonie n°6 de Dvořák.

La fin du mois de juillet verra les musiciens explorer les plus beaux sites de la région occitane avec le chef Roberto Forés Veses. Saint-Saëns et Weill résonneront dans la Prade de Pradines, l’Abbaye-École de Sorèze et la Cathédrale Saint- Gervais de Lectoure. Sarah Iancu, violoncelle solo de l’Orchestre national du Capitole, assurera la partie soliste du Concerto pour violoncelle n° 1 de Saint-Saëns. Ceux qui connaissent Weill pour son Opéra de quat’sous découvriront avec intérêt sa Symphonie n° 2, où le style cabaret perce dans une musique parfois tragique.

Après quelques semaines de repos bien méritées, l’Orchestre repartira sur les routes pour trois festivals où ils donneront des concerts dédiés au répertoire français.

Jouer la Symphonie fantastique au festival Berlioz de la Côte Saint-André, c’est avoir l’honneur de donner le « manifeste berliozien » dans la ville de naissance du compositeur. Berlioz met en musique les aventures de son alter ego, qu’un amour fou conduira à l’échafaud. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : l’artiste malheureux renaît dans Lélio ou le retour à la vie, « mélologue » avec récitant. Le Capitole donne la chance de suivre l’intégralité de cette épopée musicale avec Josep Pons à la baguette et Lambert Wilson pour incarner le flamboyant poète, d’abord à la Côte Saint-André le 30 août, puis à Bucarest le 2 septembre au festival Enesco.

George Enesco fut fait « santo subito » dans son pays natal, la Roumanie, où le festival qui porte son nom a été fondé en 1958, soit trois ans après sa mort à Paris. L’Orchestre y donnera deux concerts pour cette édition 2023, sous la bannière des « Great Orchestras of the World ». Avant le spectacle dédié à Berlioz, le chef Christian Badea et le violoniste Renaud Capuçon partageront l’affiche le 1er septembre pour un concert mêlant naturellement une pièce d’Enesco, Isis, et des chefs-d’œuvre de Saint-Saëns (Concerto pour violon n° 3 et Symphonie n° 3 « avec orgue »). Un répertoire à l’image du compositeur, partagé entre la Roumanie et la France.

C’est enfin au festival Ravel de Saint-Jean-de-Luz, avec Josep Pons, que l’Orchestre du Capitole ouvrira pour la dernière fois de l’été ses partitions de la Symphonie fantastique. La rare miniature Fanfare pour l’Éventail de Jeanne de Ravel ouvrira un programme contrasté où la Fantastique côtoiera la suite de Pelléas et Mélisande de Debussy.

Puis, il sera enfin temps de retrouver la Halle aux grains pour une saison 23-24 s’annonçant déjà de toute beauté !

Mathilde Serraille